Le cauchemar des fissures de maison : 4 solutions envisagées pour y mettre un terme

Ces dernières années, à cause du réchauffement climatique, la fréquence croissante des sécheresses a augmenté le risque de déformation des sols, entraînant la formation de fissures dans les maisons. Cette situation engendre déjà une facture annuelle de 3 milliards d’euros en réparations. Pour faire face à ce problème, les assureurs expérimentent de nouvelles approches de rénovation.

Zoom sur les méthodes anti-fissure

Actuellement, on estime que 3,3 millions de maisons individuelles seraient gravement affectées par le retrait-gonflement des sols argileux. Face à cette menace grandissante, France Assureurs a lancé une vaste expérimentation en partenariat avec la Caisse centrale de réassurance (CCR) et la Mission Risques Naturels (MRN) le 12 septembre 2023. Cette initiative portera sur 300 maisons sur lesquelles différentes techniques préventives seront appliquées.

4 méthodes sont actuellement à l’étude pour éviter le risque de fissure sur les maisons :

• le renforcement des fondations, procédé fréquemment utilisé mais coûteux et inadapté à certains types de sols ;
• la réhydratation des sols, technique en expérimentation depuis 2016, consiste à injecter régulièrement de l’eau (de 2 000 à 4 000 litres par an) via des canalisations souterraines pour prévenir le retrait-gonflement des sols argileux ;
• l’utilisation de membranes étanches pour protéger les sols, maintenant ainsi l’humidité autour des fondations et empêchant la végétation de drainer l’eau près de la maison. Cela nécessite des ajustements dans la gestion des eaux pluviales ;
• le traitement des sols avec des résines injectées dans les fondations pour renforcer leur structure.

Cette initiative nommée “Initiative sécheresse” s’étalera sur cinq ans, avec un budget de 8,5 millions d’euros, soit environ 30 000 euros par maison. Des évaluations régulières seront effectuées afin de déterminer les méthodes les plus efficaces pour renforcer la résistance des maisons individuelles aux fissures au fil du temps.

Un problème de fissures sur l’ensemble du territoire

Le problème des sols argileux, initialement concentré dans les régions du sud de la France, s’étend désormais vers le nord, touchant 48 % du territoire selon Géorisque, un organisme relevant du ministère de la Transition écologique.

L’année dernière, les sinistres liés à la déformation des sols ont engendré un coût de 3 milliards d’euros, un chiffre record selon France Assureurs, qui estime que plus de la moitié des maisons individuelles en France, soit 11,1 millions, pourraient potentiellement être concernées. La couverture des risques climatiques, y compris les sécheresses et les inondations, devrait augmenter d’au moins 60 % d’ici 2050, voire être multipliée par trois, selon les estimations. Cela entraînera des coûts supplémentaires pour les assurés, ainsi que pour l’État et les collectivités locales, qui contribuent au régime Catastrophes Naturelles (CatNat) en complément des assureurs.

Source : Ouest France