Le projet Horizeo se concrétise à Saucats, près de Bordeaux

Bastienne le mercredi 01 Juin 2022 03:33

Le projet Horizeo a connu une nouvelle étape dans son développement, précisant un peu les modalités de son installation dans la commune de Saucats située dans le sud Gironde. Zoom sur ce projet ambitieux et ses enjeux. D’autres initiatives sont à retrouver dans notre rubrique actualités photovoltaïque.

Le projet Horizeo en détail

Horizeo c’est donc un méga projet de centrale solaire de 1000 hectares qui devrait voir le jour dans une forêt de pins des Landes. Ce gigantesque dispositif est donc un projet ambitieux d’énergies renouvelable avec notamment un parc photovoltaïque d’envergure (1GW) ou encore un data-center. Selon les premières estimations en l’état actuel du projet, Horizeo permettrait de produire une énergie verte et compétitive et en ferait aussi la plus grande centrale solaire d’Europe, record actuellement détenu par la centrale de Labarde, également proche de Bordeaux.

Ce projet est porté par plusieurs industriels (Engie, Neoen et la Banque des Territoires) et son investissement serait de l’ordre d’un milliard d’euros. Ce dispositif vient confirmer la volonté de la métropole bordelaise de faire face aux nouveaux enjeux climatiques de demain, comme le montre le projet d’ombrière photovoltaïque au dessus de la rocade de Bordeaux.

L’importance d’un projet tel qu’Horizeo résonne également différent dans le contexte énergétique actuel bouleversé par le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Alors que l’Europe ou d’autres pays mettent sur pied des plan de transition énergétique, les porteurs du projet ont ainsi rappelé ce mardi, lors de la réunion d’étape d’Horizeo, l’importance de contribuer à l’indépendance énergétique de la France. C’est également un dispositif très cohérent avec l’enjeu climatique qui s’annonce.

Niveau estimations, Horizeo devrait être capable de produire assez d’énergie pour 740 000 personnes, ce qui permettrait d’économiser 3 millions de tonnes de C02 par an, soit 15% des besoins additionnels en énergie renouvelable de Nouvelle Aquitaine.

Les évolutions du projet

L’importance du débat public

« Le débat public a permis de nourrir notre réflexion : nous avons entendu les principaux sujets de préoccupation du public, et nous avons pris en compte l’ensemble des recommandations de la commission particulière du débat public (CPDP), nous allons donc intégrer des évolutions. » (Bruno Hernandez, directeur de projet chez Engie)

En raison de l’ampleur du projet, et surtout de sa probabilité à bouleverser le paysage de l’emplacement choisir, un débat public de 4 mois a été organisé à partir de la fin d’année 2021, afin de mettre en relation les industriels et les habitants qui étaient, pour la plupart, très inquiets de la concrétisation du projet.

Les évolutions

Suite aux différentes réunions, les industriels porteurs du projet ont donc accepté de revoir certains aspects.

« Il n’y aura plus de data center dans la zone. Il n’y a pas eu de consensus et d’intérêt suffisant des parties prenantes. Nous cherchons dans les environs une zone déjà artificialisée, voire urbaine et autant que possible avec une alimentation à 100% énergies renouvelables. » (Bruno Hernandez)

L’emplacement initialement choisi pour le data center a donc été revu pour se trouver désormais hors du périmètre d’Horizeo. En effet, de nombreuses voix s’étaient élevées contre ce projet qui annonçait l’artificialisation d’une partie du site et sa transformation en zone d’activité bitumée.

La possibilité d’ouvrir l’offre d’énergie verte à des particuliers riverains de la zone a été également été discutée, pour ne pas la réserver qu’aux seuls industriels.

L’horizon 2025

Des points toujours en débat

Les porteurs du projets insistent par ailleurs sur le fait qu’Horizeo et ses détails de mise en place ne sont absolument pas figé. D’autant plus que les demandes d’autorisation ne seront pas déposées avant 1 an pour au début des travaux prévus aux alentours de 2025.

Ces délais permettront ainsi de laisser le temps à des études environnementales d’être réalisées, notamment pour mesurer le risque incendie et inondation de cette région et d’éventuellement réduire la taille du parc si l’impact sur la biodiversité s’avère trop grand. D’autres concertations entre les différents acteurs devraient également avoir lieu pour finaliser les différents débats encore virulents.

Et l’un des points qui fait le moins consensus à ce jour demeure la nécessite du défrichement de 1000 hectares de forêt pour la construction d’Horizeo. Toutefois, les industriels ont assuré reboisement au moins 2000 hectares, c’est-à-dire le double de ce qui aurait été arraché.

« Suite au débat public nous allons poursuivre le développement du projet en y intégrant des évolutions (…) et en prenant de nouveaux engagements » (Bruno Hernandez)

Affaire à suivre donc !

Sources : 20 minutes, Rue 89 Bordeaux