Isoler de la chaleur dès la construction de nouveaux bâtiments

Bastienne le lundi 30 Mai 2022 10:39

Les canicules, tout comme les épisodes de sécheresse et de pénurie d’eau, vont devenir de plus en plus fréquents dans les années à venir avec le changement climatique. Les vagues de chaleur vont, par exemple, devenir plus longues et surtout plus intenses. C’est donc un paramètre que les constructeurs ont décidé de prendre en considération lors de la construction et la rénovation des bâtiments. Zoom sur le nouvel enjeu de l’isolation contre la chaleur. D’autres articles sont à retrouver dans notre rubrique actualités isolation.

Construire en se protégeant de la chaleur 

Plusieurs organismes travaillent depuis plus années déjà sur ces questions de construction en isolant contre la chaleur. Le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) ainsi que l’Observatoire de l’immobilier durable ont mis en évidence plusieurs enjeux à prendre en compte dans la rénovation ou la construction des bâtiments. 

Se protéger du rayonnement solaire

Se protéger contre le soleil et la chaleur devrait être, dans l’idéal, prévu dès la construction. Pour cela, il faut réduire l’exposition directe au soleil et donc limiter les grandes surfaces vitrées ouvertes vers le sud par exemple. D’autres idées sont également privilégiées pour faire davantage respirer le bâtiment comme l’introduction d’alcôves ou de terrasses afin de former des zones d’ombre naturelles et donc pouvoir se protéger du rayonnement solaire, notamment aux heures les plus chaudes de la journée. Il existe également des brise-soleil à installer sur les fenêtres. Il s’agit de mécanismes avec des lames de bois à orienter selon la lumière : en hiver, elles permettent de laisser entrer le soleil pour réchauffer la pièce alors qu’elles peuvent le bloquer pendant l’été. Cet élément va de pair avec les volets qui sont un moyen facile pour se protéger du soleil. 

Faire sortir la chaleur

Ce deuxième enjeu est directement relié au premier puisque, moins il y aura eu d’exposition directe, moins cela sera nécessaire. Bien entendu, notamment pour les bâtiments à rénover, c’est un paramètre qu’il est difficile de ne pas prendre en compte. Le principal levier reste de pouvoir aérer la nuit, là où les températures retombent plus ou moins fortement. La conception peut faciliter cette action en construisant des bâtiments dits traversants, c’est-à-dire ouverts sur au moins deux façades, ce qui permet de favoriser les courants d’air et le rafraîchissement durable de l’atmosphère. L’usage de ventilateurs peut également permettre de retrouver un air plus frais, et notamment les ventilateurs de plafond, très utilisés en Outre-mer par exemple, qui devraient, dans les années à venir, devenir beaucoup plus courants dans nos maisons. 

Les matériaux à privilégier

Bien entendu, ils existent des matériaux moins conducteurs de chaleur que d’autres, notamment en raison de leur poids. La pierre de taille ou le béton sont les plus isolants mais ils sont malheureusement plus chers et surtout plus polluants. Ils entrent donc en contradiction avec la réglementation environnementale 2020 (RE2020) qui favorise plutôt des matériaux biosourcés comme le bois

Il est ainsi possible d’associer des isolants efficaces et biosourcés comment la laine de chanvre ou de bois ou la ouate de cellulose. L’essentiel étant de créer un cocon le plus protecteur possible, pour pouvoir affronter le froid de l’hiver en maintenant la chaleur à l’intérieur mais également en permettant de ne pas étouffer pendant l’été !

Zoom sur la RE2020 et la prise en compte de la chaleur

Comme nous l’avons vu, le changement climatique est devenu un véritable enjeu de la construction des bâtiments et cet élément a bien été pris en compte dans la RE2020, entrée en vigueur au 1er janvier 2022. La protection contre la chaleur est ainsi devenue un critère essentiel pour les bâtiments neufs au moyen de l’indicateur “degrés-heure d’inconfort”. Celui-ci mesure, lors de la conception d’un bâtiment, le nombre d’heures dans l’année (canicules comprises) où la température intérieure devrait théoriquement dépasser un certain seuil, généralement 26°C. Chaque heure où ce seuil est dépassé, un degré de plus représente un point d’inconfort, sans devoir en cumuler plus de 1250.

“Le confort d’été, il va être pris en compte par rapport à la dimension du bâtiment, la taille des ouvertures, les protections solaires qu’on va pouvoir y mettre, l’inertie… Un bâtiment qui a une forte inertie va pouvoir amortir l’onde solaire au cours de la journée et restituer au cours de la nuit l’énergie emmagasinée” (Marc Schoeffter, ingénieur de l’Ademe)

Cet indicateur rentre directement en compte dans le diagnostic énergétique du bâtiment puisque, au delà d’un certain seuil, il sera jugé consommateur d’énergie et les utilisateurs devront souvent y installer un climatiseur. Une multitude de critères rentre également en compte pour calculer, de la manière la plus juste possible, la capacité d’un bâtiment à retenir la chaleur et surtout à permettre de vivre à l’intérieur de manière confortable, même pendant des canicules plus ou moins longues. 

 

Source : BFM TV

Isoler de la chaleur dès la construction de nouveaux bâtiments

Bastienne

Rédactrice Web-marketing. Après des études d'édition et l'écriture de trois livres, Bastienne s'est orientée vers la rédaction web chez Maison Energy, société française de distribution d'équipements pour l'habitat. Elle s'occupe de l'écriture de contenus pour le site e-commerce ainsi que pour le blog Conseils.

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