Une plante bon marché et efficace capable de chauffer tout un village ? C’est possible ! Découvrez le…
En Alsace, un village de 1 200 habitants, Bernwiller, a adopté une solution de chauffage peu conventionnelle : le miscanthus. On enquête sur ce miracle dans notre actualité écologie du jour.
Zoom sur le miscanthus
Le miscanthus est une plante qui présente plusieurs avantages, notamment son caractère autofertile, son fort pouvoir calorifique, et son coût abordable. Elle ne nécessite pas d’engrais ni de pesticides, ce qui la rend écologiquement favorable. La commune de Bernwiller est la première en France à utiliser cette graminée rhizomateuse pour chauffer ses bâtiments communaux, ainsi que les maisons des particuliers, suite à une histoire riche en rebondissements :
- 1993 : plusieurs agriculteurs locaux plantent du miscanthus pour lutter contre l’érosion des sols ;
- 2008 : ils étendent ces cultures pour filtrer l’eau de pluie et réduire les taux de nitrates. L’expérience a été concluante, et le miscanthus a alors montré un potentiel calorifique supérieur au bois ;
- 2011 : la commune a décidé d’utiliser cette plante pour alimenter sa chaufferie communale, et cette initiative est un succès.
L’un des avantages majeurs du miscanthus est son coût abordable. La commune achète cette plante aux agriculteurs participants pour 110 euros par tonne, et la récolte (mars-avril) est gérée par des prestataires. Le stockage s’effectue sous deux grands hangars. Cette approche en circuit court permet à la commune de facturer environ 0,077 euro par kilowattheure aux habitants, bien en deçà des coûts de l’électricité. Néanmoins, seuls les habitants proches de la route principale et d’un nouveau lotissement ont pu bénéficier de ce réseau de chaleur. Cela a permis de chauffer des bâtiments communaux tels que les écoles, la salle des fêtes, l’église, et le presbytère, en plus de nombreux foyers.
Et ensuite ?
La chaufferie de Bernwiller, aménagée en 2018, brûle donc la majeure partie des 300 tonnes de miscanthus récoltées. L’approvisionnement est simplifié grâce à un silo contenant environ cinq tonnes de miscanthus coupé en petits morceaux, qui sont acheminés automatiquement vers le corps de chauffe. La maintenance est légère, nécessitant un rechargement du silo tous les quinze jours environ, ou moins fréquemment par temps très froid.
La municipalité recherche des moyens d’augmenter la production de miscanthus et envisage d’inciter les agriculteurs locaux à dédier davantage de terres à cette culture. D’autres agriculteurs ont trouvé des utilisations pour le miscanthus, notamment comme paillage horticole, puisque cette plante sert également comme source de biomasse pour la production d’énergie. Ainsi, l’expérience réussie de Bernwiller avec le miscanthus constitue un modèle de chauffage économique, écologique, et durable, démontrant les avantages d’une approche innovante pour les communautés locales.
Source : 20 minutes
