L’hydrogène renouvelable : une solution d’avenir ?
Bastienne le mercredi 08 Juin 2022 10:13
Depuis plusieurs années maintenant, les scientifiques tentent de prévoir la part des différentes énergies renouvelables dans notre économie de demain. Et l’hydrogène vert devrait être en bonne position parmi la liste des options envisagées, notamment car il va pouvoir être produit dans les déserts. Zoom sur cette énergie renouvelable à fort potentiel. D’autres enquêtes sont disponibles dans notre rubrique consacrées aux actualités des énergies renouvelables.
Le potentiel de l’hydrogène
Comme nous venons de le voir, l’hydrogène est une piste de plus en plus envisagée pour décarboner nos économies et réduire ainsi notre impact environnemental dans les années à venir. La Commission européenne, dans son nouveau plan de transition écologique, mise d’ailleurs beaucoup sur l’hydrogène vert pour décarboner le secteur de l’industrie et du transport de marchandises.
Et ce n’est pas la seule institution à le faire. L’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables), vient de se pencher sur l’avenir énergétique mondial dans son dernier rapport et a largement mis en avant la place qu’allait prendre l’hydrogène vert.
Produire de l’hydrogène
La piste du désert
Le rapport de l’Irena s’est donc penché sur le mode de production de l’hydrogène par rapport à son coût. Ce qui est très intéressant, c’est qu’il est en effet possible de produire de l’hydrogène vert grâce au procédé de l’électrolyse, utilisé par exemple pour avoir une piscine biologique. Et en utilisant cette technique, il serait donc possible de produire de l’hydrogène renouvelable dans les déserts puisque c’est là qu’un fort ensoleillement et l’espace disponible permettraient de produire de grandes quantités pour un coût très faible.
En juin 2021, un accord avait d’ailleurs été signé entre le Maroc et l’Irena pour lancer officiellement les expérimentations. Seul hic, le processus de fabrication d’hydrogène à partir de l’électrolyse nécessite de l’eau. Hors c’est une denrée extrêmement rare dans une zone désertique ! Là encore, le rapport de l’Irena apporte des solutions comme le dessalement de l’eau de mer qui pourrait permettre de surmonter cette difficulté sans pénaliser la rentabilité globale de l’installation. Pour y parvenir, il faudrait toutefois que l’eau de mer se trouve à moins de 50 km par rapport au site de production.
Les données chiffrées
L’Irena a ainsi calculé que, même avec le transport de l’eau qui pèsera forcément un peu plus dans la balance, la production resterait intéressante en termes de prix. Le coût du transport ferait ainsi augmenter le coût de production de 3,8 %, sur la base d’une production annuelle de 2500 tonnes d’hydrogène avec un prix de dessalement de 3 dollars le m3 et une consommation d’eau de 60 m3 par jour.
Cet impératif permettrait également d’amener de l’eau dans des endroits jusqu’alors très isolés puisque le réseau de transport d’eau pourrait offrir la possibilité d’amener cette ressource rare afin de servir à d’autres usages comme l’hygiène ou des installations sanitaires. C’est donc un dispositif avantageux par plusieurs aspects.
Les promesses de l’hydrogène
Pour finir, l’Irena conclut son rapport en évoquant le fort potentiel de création d’emplois de l’installation de sites de production d’hydrogène renouvelable, notamment dans les pays africains. Plusieurs pays seraient ainsi particulièrement adaptés pour accueillir les installations de production comme le Kenya, la Mauritanie, la Namibie ou encore le Congo et l’Egypte.
Dans cette lignée, plusieurs projets ont déjà vu le jour pour exploiter le potentiel géographique de l’Afrique comme un barrage hydroélectrique, soutenu par l’Allemagne, en République démocratique du Congo ou encore deux projets d’hydrogène vert en Mauritanie. L’Italie, dans le cadre de son plan de transition écologique, a d’ailleurs conclu, elle-aussi, plusieurs accords et partenariats avec des pays africains pour préparer et accompagner le changement énergétique de demain pour préserver notre planète et le climat.
Sources : Révolution énergétique