Pourquoi nos villes ne sont pas adaptées au changement climatique

Bastienne le jeudi 18 Août 2022 10:28

Les 16 et 17 août derniers, de violents intempéries ont inondé des villes comme Paris, Montpellier ou encore Marseille, créant des mouvements de panique mais également de nombreux dégâts matériels. Et pourtant, les scientifiques, notamment par la voix de la science de l’attribution, alertent sur l’intensité supérieure des précipitations et autres phénomènes météorologiques des années à venir. Retrouvez tous nos articles d’actualités météo dans notre rubrique consacrée.

Zoom sur les événements de la mi-août

Vous n’avez pas pu passer à côté des images des routes parisiennes sous l’eau ou des métros submergés. Un épisode qui a surpris la population mais pas les scientifiques qui alertent depuis plusieurs années maintenant au sujet de l’intensification des pluies extrêmes en Europe de l’Ouest. 

Il faut savoir qu’il existe plusieurs types d’inondations qui vont, avec les années, devenir de plus en plus récurrentes avec le changement climatique : 

  • les inondations côtières : liées à la montée des eaux de la mer ;
  • les inondations dues aux crues : par exemple des rivières ou des fleuves, suite à de fortes précipitations ;
  • les inondations dites “pluviales” : comme cela s’est passé ces derniers jours avec d’importantes précipitations très localisées. 
« 40 mm en 1h à Paris, c’est un phénomène local très élevé mais il faut s’attendre à bien pire dans le futur » (Robert Vautard, climatologue)

Bien entendu, les inondations pluviales sont loin d’être inédites mais le changement climatique vient toutefois intensifier ce phénomène. Ainsi, dans les régions méditerranéennes par exemple, les pluies extrêmes ont augmenté de 20 % depuis un siècle.

Pourtant, comme nous l’avions rappelé dans notre article sur la science de l’attribution, il est souvent difficile d’établir un véritable lien entre réchauffement climatique et phénomènes météorologiques. Mais une loi physique pourrait permettre de mieux le comprendre.

Les enjeux du futur

Il s’agit en effet de la formule de Clausis-Clapeyron qui nous explique qu’un climat qui change est en effet corrélé à l’intensification des phénomènes extrêmes. 

« La formule de Clausius-Clapeyron dit que l’air peut contenir 7 % de plus de vapeur d’eau par degré supplémentaire. Donc plus le climat se réchauffe, plus la vapeur d’eau est importante dans l’atmosphère et lors de fortes précipitations on a plus d’eau qui descend, surtout des précipitations orageuses » (Robert Vautard)

Et malheureusement, ce sont les conséquences de ces épisodes qui sont à craindre avec, par exemple, des glissements de terrain ou encore des inondations de grande ampleur… Bref, l’enjeu des années à venir est donc de mieux préparer nos villes et nos infrastructures à des épisodes qui vont se répéter, mais aussi de mieux mettre au point un meilleur système d’alerte de la population. 

Les pistes étudiées

Bien entendu, il est très difficile d’adapter nos villes et aucune solution miracle n’existe. Pourtant, certaines pistes peuvent être envisagées comme la révision des dimensions des réseaux d’évacuation pour que ces derniers soient capables de supporter plus de 100 mm d’eau en une heure. Malgré tout, il est parfois compliqué de réaliser ce genre de travaux, que ce soit à cause du coût élevé mais aussi de l’ancienneté de certaines installations. 

Il faut également savoir qu’il existe déjà des systèmes naturels d’évacuation des eaux de pluie mais que ces derniers sont souvent obstrués par des déchets, comme c’est le cas pour les sous-sols du métro et RER qui sont pourvus d’énormes pompes pour évacuer l’eau. Toutefois, leur entretien doit être constant car elles sont la plupart du temps obstruées par les déchets jetés par les usagers. Une fois encore, la prévention de la population est à la base de ces changements pour faire évoluer les mentalités et rappeler les enjeux de gestes citoyens.

En réalité, le problème majeur vient aussi du fait que nos constructions modernes ont été artificialisées et imperméabilisées, ce qui fait que les sols n’ont plus de capacité d’absorption et l’eau ruisselle dessus. 

Et ailleurs ?

« Pour qu’il y ait moins de ruissellements dans les villes, il faut que les surfaces soient beaucoup moins artificialisées et plus naturelles. Aujourd’hui, construire une place avec des matériaux minéraux, c’est une absurdité » ( Robert Vautard)

Les chantiers à venir sont donc conséquents et surtout différents pour chaque ville, selon leur situation géographique notamment. Et dans ce cas, il est toujours utile de se tourner vers les initiatives des autres pays. Par exemple, la ville de Rotterdam aux Pays-Bas se sert des espaces publics, qui servent en temps normal de terrains de jeux, comme bassin de rétention en cas de fortes pluies, notamment lors des crues du Rhin ou face à la montée des eaux de la mer du Nord. 

Des initiatives à creuser de notre côté de la frontière. 

Source : Huffington Post

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Bastienne

Rédactrice Web-marketing. Après des études d'édition et l'écriture de plusieurs livres, Bastienne s'est orientée vers la rédaction web chez Maison Energy, société française de distribution d'équipements pour l'habitat. Elle est en charge des contenus pour le site e-commerce ainsi que pour le blog Conseils.

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