Energies renouvelables : les derniers chiffres qui confirment leur intérêt
Bastienne le vendredi 03 Juin 2022 04:49
L’Ademe, agence de la transition écologique, est un observatoire essentiel pour comprendre les tendances et les enjeux des énergies renouvelables dans notre quotidien, mais aussi dans le futur. Zoom sur le dernier rapport de l’organisation dédié aux énergies renouvelables et de récupération. D’autres actualités sur les énergies renouvelables sont à retrouver dans notre rubrique consacrée !
Le nouveau rapport
L’Ademe a récemment publié un rapport, “Transition(s) 2050” qui insistait sur l’importance des énergies renouvelables dans la transition énergétique, enjeu fondamental de notre décennie comme le prouve encore le nouveau plan mis sur pied par la Commission européenne. L’organisation vient également de publier un nouveau document pour aborder la question des énergies renouvelables à travers un nouveau prisme.
La méthode
Dans ce nouveau document, l’organisation propose d’estimer les conséquences économiques du développement des énergies renouvelables grâce à la baisse des importations des énergies fossiles qu’elles induisent. Pour y arriver, l’Ademe a pris en considération 2 périodes correspondant à 2 intervalles de temps :
- 2000-2020 : qui correspond à la période passée avec un examen rétrospectif des bénéfices engendrés pendant 20 ans par le développement de ces énergies ;
- 2021-2028 : période du futur.
Pour pouvoir étudier l’avenir, l’Ademe prend en compte le développement prévisionnel des énergies renouvelables et de récupération en fonction de la programmation pluriannuel de l’énergie (PPE).
Il y a donc 7 résultats notables à retenir de ce rapport. Les auteurs alertent toutefois sur le fait qu’il peut être difficile de comparer les chiffres du passé avec les prévisions du futur. Tout comme la science de l’attribution qui prend des pincettes quant aux implications directes du réchauffement climatique, les biais de calculs peuvent être mis en évidence. Par exemple, pour la première période, les résultats sont calculés en fonction des capacités d’énergies renouvelables installées en 2000 alors que pour la période suivante, le calcul se fait sur la base des capacités installées en 2020. Or, bien entendu, nous savons tous que certains projets, comme Horizeo à Saucats ou la rocade bordelaise, feront forcément bouger les capacités du réseau français.
Pour la période passée
- résultat n°1 : plus de 910 millions de barils de pétrole cumulés n’ont pas été consommés entre 2000 et 2019 en France et en Europe ;
- résultat n° 2 : le développement des énergies renouvelables en France, entre 2000 et 2019, a permis de diminuer les émissions liées à la consommation de combustibles fossiles de l’ordre de 206 Mt de CO2-eq. Sur la même période, la croissance des renouvelables a conduit à l’émission de 55 Mt de CO2-eq. Le bilan est donc positif en faveur de ces énergies ;
- résultat n° 3 : le développement des énergies renouvelables en France, entre 2000 et 2019, a permis de réduire la facture énergétique française liée aux importations de combustibles fossiles de l’ordre de 22 milliards d’euros.
Pour la période future
- résultat n° 4 : entre 2021 et 2028, le développement des renouvelables devrait permettre d’économiser en France, ainsi qu’ailleurs en Europe, l’équivalent de plus de 420 millions de barils de pétrole cumulés ;
- résultat n° 5 : la croissance des énergies renouvelables dans l’Hexagone devrait conduire à la réduction de 82 Mt d’émissions de CO2-eq alors qu’elle n’en produirait dans le même temps que 19 Mt pour son développement ;
- résultat n° 6 : 6,4 milliards d’euros devraient être économisés entre 2021 et 2028 grâce au développement des énergies renouvelables ;
- résultat n° 7 : le développement des énergies renouvelables électriques en France entre 2021 et 2028 devrait permettre de remplacer 69 % de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles et 25 % de la production d’électricité des centrales nucléaires françaises.
Les conclusions
Le bilan dressé par l’Ademe est donc positif puisqu’il dénombre beaucoup des gains pouvant être réalisés grâce au développement des énergies renouvelables, tout en prenant en compte les émissions de C02 qui leur sont liées. C’est le principal objectif de l’institution qui entend prouver à quel point cette transition est viable et importante, que ce soit pour notre économie ou pour la planète.
En effet, les énergies renouvelables ont longtemps été critiquées pour leur manque de rentabilité et c’est une mauvaise image qu’il est temps d’effacer pour avancer concrètement dans la transition énergétique. D’autant plus avec la hausse des prix de l’électricité et des matières premières, ce constat doit clairement être revu puisque c’est une filière en plein essor, capable de réaliser d’importantes économies.
Espérons donc que cette étude motivera les investisseurs à miser encore davantage dans ce secteur.
Sources : Révolution énergétique