Coupe du Monde au Qatar : zoom sur la climatisation des stades
La prochaine Coupe du Monde de football aura lieu au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022. Cet événement sportif mondial, qui a lieu tous les 4 ans, suscite toujours l’euphorie et l’enthousiasme et demeure une vitrine médiatique exceptionnelle. Zoom sur les implications d’un tel choix de la part de la Fifa. Nous vous invitons aussi à découvrir le reste de nos actualités consacrées à la climatisation.
La climatisation… des stades de football
Le choix du Quatar comme hôte de la compétition a beaucoup fait réagir, notamment d’un point de vue environnemental et du potentiel gaspillage des ressources naturelles. En effet, la compétition va se dérouler à quelques dizaines de kilomètres du désert Rub-al-Khali, en Arabie saoudite, connu pour être l’une des destinations les plus chaudes du monde. En effet, la température au Qatar peut rapidement grimper jusqu’à 45°C, raison pour laquelle la compétition a exceptionnellement été décalée à l’hiver, où le thermomètre se situe en moyenne autour des 25°C.
La principale source de polémique reste donc la climatisation des stades de la compétition qui sont tous à ciel ouvert. 7 des 8 stades qui serviront à la compétition bénéficieront d’une technologie visant à rafraîchir les joueurs, le public mais également la pelouse.
Le stade Kalifa de Doha après sa rénovation pour la coupe du monde de football 2022 – ©L’express
En réponse à l’indignation générale, de nombreux professionnels du monde du football ont répondu qu’il n’y avait aucune raison que les stades ne soient pas climatisés alors que certains sont déjà chauffés. D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une nouveauté : aux Etats-Unis par exemple, de nombreux stades sont climatisés en utilisant la technologie “Dr Cool”, qui s’estime plus durable de 40 % comparé aux autres systèmes existants. Cette technologie utilise en effet des fermes de panneaux solaires et insiste sur la qualité de leur isolation thermique et des capteurs employés pour parvenir à la dose la plus juste d’énergie dans chaque zone.
En effet, chaque stade étant différent, cette technologie, qui sera employée au Qatar, devrait permettre de limiter les pertes énergétiques…
Un message désastreux pour l’écologie ?
Le Qatar s’est effectivement engagé à la neutralité carbone dans la construction et le déroulement de la prochaine Coupe du Monde. Mais alors, comment ne pas voir dans cette affirmation une volonté flagrante de greenwashing, alors que le pays n’a pas encore communiqué sur les moyens mis en place pour parvenir à cet équilibre écologique ?
Rappelons-le, la neutralité carbone constitue un équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les mécanismes naturels (comme le sol, les forêts ou encore les océans). Il est donc difficile de concevoir que rafraîchir des stades entiers à ciel ouvert pourra être compensé par l’utilisation de ressources naturelles.
Il semble en effet évident que la perte d’énergie sera énorme puisque l’air rafraîchi va rapidement monter dans l’atmosphère et donc la puissance du système devra être augmenté pour pouvoir espérer ressentir le moindre un effet frais. Il s’agit de mauvaises pratiques que nous nous efforçons d’éviter au quotidien car nous en connaissons les risques : il faut éteindre la climatisation si l’on veut aérer un espace, que ce soit dans une maison ou dans une voiture. Alors à l’échelle d’un stade entier, il est difficile de concevoir une neutralité des émissions de gaz à effet de serre.
La Coupe du Monde de Football étant, comme nous l’avons dit, une vitrine médiatique exceptionnelle, il est légitime de se questionner sur l’image donnée à la lutte contre le réchauffement climatique. Rendez-vous au moins de novembre pour le constater !
Sources : Géo, Midi Libre
