Déploiement de la climatisation dans nos foyers et réchauffement climatique : quel impact électrique d’ici 2050 ?

Bastienne le vendredi 10 Juin 2022 11:30

Les experts sont unanimes sur la survenue d’un dérèglement climatique. Récemment, nous en avons eu plusieurs exemples comme la canicule exceptionnelle en Inde et au Pakistan ou encore la soudaine chute des températures dans la ville de Denver. Nous devrons donc, dans les années à venir, adapter nos modes de vie et nos habitudes pour supporter ce changement climatique. Et parmi les pistes envisagées pour conserver notre confort, même pendant les vagues de chaleur, l’installation de climatiseurs. Zoom sur l’impact de ce phénomène sur le changement climatique en lui-même. Pour rappel, nous tenons à votre disposition une rubrique dédiée aux actualités liées à la climatisation.

Le rapport en question

Le contexte

Deux organismes ont récemment publié une étude sur l’impact électrique du déploiement de la climatisation au sein des foyers Français, en prenant pour base les données réelles de la région Provence Alpes Côtes d’Azur et en extrapolant celles de 2050. Il s’agit du cabinet de conseil Colombus Consulting et de Callendar, un société spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques.

« Les derniers rapports du GIEC alertent à nouveau sur le réchauffement climatique et la vulnérabilité des populations face à des vagues de chaleur amenées à se multiplier et s’intensifier. Dans ces conditions de moins en moins supportables, l’usage de la climatisation se renforce et les équipements se multiplient dans les foyers car les populations cherchent à se rafraichir. La climatisation passe alors d’un rôle de confort à celui d’outil de prévention et de santé publique, notamment pour les plus fragiles et précaires. En conséquence, la consommation électrique des ménages augmente et l’alimentation de ces appareils devient un besoin critique pour ceux dont la santé en dépend » (Cyril Gillot, consultant chez Colombus Consulting)

L’étude a réalisé un travail de modélisation d’ampleur pour tenté de prévoir les besoins en refroidissement de nos bâtiments d’habitation, à travers notamment les prismes de facteurs techniques, climatiques et humains. Pour mieux supporter les vagues de chaleur, l’essor de la climatisation est en effet un enjeu essentiel, au cœur des défis de l’adaptation liés au changement climatique. Le rapport met en avant les efforts demandés à toutes les sphères de la société, des utilisateurs aux pouvoirs publics.  

Actuellement, le taux d’équipement des foyers en climatisation s’élève à seulement 5 % mais ce chiffre pourrait fortement augmenté dans les années à venir. 

Zoom sur le réseau électrique

« La climatisation provoque un appel de puissance électrique qui peut être maitrisé. La hausse de puissance appelée, induite par la climatisation, est notable mais n’est pas critique et reste inférieure à celle liée au chauffage en hiver. La diffusion de la climatisation doit être accompagnée afin de limiter l’augmentation de la consommation et les besoins de mise à niveau du réseau électrique » (Cyril Gillot, consultant chez Colombus Consulting)

Et face à l’essor des climatiseurs, les capacités du réseau électrique français sont dans le viseur. Ainsi, par rapport au taux d’équipement actuel, l’organisme RTE a estimé qu’il y avait une hausse de + 250 à 300 MW consommé pour chaque degré supplémentaire au dessus de 25°C, ce qui correspond aux besoins d’une ville comme Nantes. Et dans le pire des scénarios envisagés, l’étude révèle que l’usage de la climatisation pourrait faire doubler la consommation journalière d’électricité et donc la facture énergétique des ménages…

Lorsque les température augmentent, les réseaux électriques sont vulnérables et leur capacité d’acheminement est réduite. Par exemple, une hausse de 5 °C par rapport aux normales de saisons réduisent de 7 à 8 % les capacités de transport des lignes électriques, sachant que des défaillances ont plus de chance subvenir car la dilatation des câbles réduit la distance de sécurité des lignes provoquant des ruptures des réseaux enterrés ou des anomalies de mesures. Or c’est justement lors de ces périodes que les besoins électriques vont être amenés à augmenter en raison de l’utilisation généralisée de la climatisation. On peut déjà remarquer ce phénomène sur les infrastructures du réseau électrique lors des vagues de chaleur récentes. 

 

Les préconisations

“Une meilleure efficacité du climatiseur a plus d’impact à court terme sur la diminution de la consommation électrique liée à la climatisation qu’une plus grande isolation du logement (sauf cas des passoires thermiques). C’est donc sur ce point que les pouvoirs publics doivent agir au plus vite pour des questions d’efficience de l’adaptation au changement climatique et de pouvoir d’achat des citoyens dans un contexte de prix de l’énergie élevés.” (rapport)

L’étude insiste donc sur l’importance de renforcer les normes d’efficacités des équipements de climatisation mais aussi de faire évoluer certains stratégies et politiques publiques pour optimiser les efforts. Les pouvoirs publics, comme c’est actuellement le cas, doivent poursuivre leur chasse aux passoires thermiques, c’est-à-dire des logements avec une très mauvaise isolation (catégories F et G au niveau des DPE), mais également continuer à inciter les ménages à procéder à la rénovation énergétique de leur logement dans le cadre d’une maison ancienne par exemple, en donnant accès à des équipements basse température comme les pompes à chaleur

L’éducation aux éco-gestes et à l’utilisation efficace de la climatisation est également une priorité pour optimiser le confort thermique tout en maîtrisant la consommation électrique. Ne pas créer un trop grand écart de température entre l’intérieur et l’extérieur avec la climatisation ou encore entretenir régulièrement son appareil sont autant de réflexes qui devront devenir systématiques pour une utilisation raisonnée et durable. 

 

Source : Enerzine

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Bastienne

Rédactrice Web-marketing. Après des études d'édition et l'écriture de trois livres, Bastienne s'est orientée vers la rédaction web chez Maison Energy, société française de distribution d'équipements pour l'habitat. Elle s'occupe de l'écriture de contenus pour le site e-commerce ainsi que pour le blog Conseils.

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