La clim écolo, une invention qui date de… 3000 ans !

Alors que nous avons déjà connu plusieurs vagues de chaleur et canicules ces dernières semaines, nous cherchons tous à nous protéger du soleil et de la chaleur dès que le thermomètre grimpe un petit peu. Et face à la hausse des prix de l’électricité et des matières premières, certains architectes seraient en train de se pencher sur une méthode perse datant de plusieurs millénaires pour transformer nos climatisations modernes en clim écolo ! N’oubliez pas que vous pouvez découvrir de nombreux autres articles d’actualités consacrées à la climatisation.

Les tours attrape-vents de Perse

Pour admirer cette architecture ingénieuse, il faut se rendre dans le désert iranien, à Yazd. De nombreux bâtiments y sont surplombés par des petites cheminés, de tailles et de formes différentes. Ces tourelles sont en réalité appelées des “bâdgirs” ou encore des “attrape-vents”, c’est-à-dire une forme de climatisation écologique, particulièrement efficace et surtout adaptée à des climats très chauds et arides.

Alors que les ventes de pompes à chaleur ou de climatisation explosent, beaucoup d’architectes se penchent sur ce système pour trouver des solutions face à l’inéluctable changement climatique. Des ingénieurs cherchent même à s’en inspirer pour rafraîchir plus durablement et efficacement nos logements. 

Zoom sur le fonctionnement

La particularité de ces tours attrape-vents, c’est qu’elles ne nécessitent ni électricité, ni énergie, ce qui paraît plus qu’intéressant sachant, qu’en moyenne, l’utilisation de l’air conditionné et des ventilateurs représente à elle-seule 10 % de la consommation électrique mondiale. 

Mais alors quel est le secret de leur fonctionnement ? En réalité, le vent s’engouffre à la verticale par les ouvertures de la tour avant de descendre naturellement dans le conduit de la cheminée jusqu’à la partie la plus basse du bâtiment, et donc la plus fraîche. L’air chaud, qui est plus léger (c’est pour ça qu’il a tendance à stagner à l’étage dans une maison), remonte alors pour emprunter un autre conduit dans le cheminée dans le sens inverse et c’est ce procédé d’échange d’air qui va rafraîchir l’habitation. Certains bâtiments associaient également l’usage d’un bassin ou d’une fontaine à eau pour faire baisser encore plus la température.

Les premiers bâdgirs datent de 3 300 ans et ont été retrouvés principalement en Egypte et en Iran. C’est l’Empire perse qui aurait ensuite perfectionné cette technologie et la combinant par exemple à des systèmes d’irrigation. 

Des usages modernes ?

Comme nous le disions, des architectes et des ingénieurs ont déjà tenté de s’inspirer de ce système ingénieux. Il y aurait ainsi des déclinaisons de ces bâdgirs, véritable clim écolo, au Royaume-Uni (environ 7 000). Cette technologie a également franchi l’Océan Atlantique avec le Zion Park aux Etats-Unis qui en est une illustration contemporaine. En effet, le musée utilise des procédés similaires à l’attrape-vents, sans consommation d’énergie fossile, et se trouve capable d’enregistrer une différence de température jusqu’à 16°C entre l’intérieur et l’extérieur. 

On peut également considérer qu’il s’agit d’un cousin plus ancien du puits canadien, ou provençal, qui utilise lui aussi un système géothermique passif (sans consommation d’énergie) en se servant de la température de la terre pour rafraîchir l’air. 

N’oubliez pas que si vous avez trop chaud chez vous, il est également tout à fait possible de construire vous-même votre propre clim avec des objets du quotidien et gagner ainsi quelques degrés dans votre intérieur ! 

Source : Slate
Crédits photo : ©Slate, ©Albert Videt, ©Future Planet