Hausse des prix de l’électricité attendue malgré le bouclier tarifaire
Bastienne le mercredi 01 Juin 2022 04:25
Le bouclier tarifaire a été annoncé par le gouvernement de Jean Castex en septembre 2021. Sa durée devait continuer jusqu’à la fin de l’année 2022. Toutefois, la Commission de régulation de l’énergie vient d’annoncer un rattrapage possible, avec une hausse d’environ 8 % sur les tarifs 2023, potentiellement lissée sur deux ou trois ans. Nous enquêtons aujourd’hui sur le sujet. D’autres enquêtes sont à retrouver dans notre rubrique actualités financement.
Le contexte de la mise en place du bouclier tarifaire
Nous nous en rappelons tous, l’Europe a connu en 2021 une flambée historique des prix du gaz et de l’électricité, raison pour laquelle le gouvernement français avait annoncé limiter l’augmentation des tarifs réglementés à 4 % à partir de février 2022 pour éviter une réduction trop drastique du pouvoir d’achat des Français. Cette mesure permettait ainsi d’éviter les 44,5 % d’augmentation qui avaient été estimés par la Commission de régulation de l’électricité (CRE).
Pour réussir à tenir ce bouclier tarifaire, le gouvernement avait ainsi demandé à EDF d’augmenter de 20 % le quota annuel d’électricité vendu à pris réduit à ses concurrents.
Le rattrapage attendu pour 2023
Mais cet effort demandé ne prenait alors pas en compte la situation en Ukraine qui a fortement impacté les prix et l’approvisionnement de l’énergie en Europe. En effet, depuis plusieurs mois maintenant, les fournisseurs, qui avaient accepté de geler leurs tarifs, n’ont plus les mêmes préoccupations. C’est donc pour cela que la CRE prévoit un probable rattrapage avec une hausse d’environ 8 % sur les tarifs en 2023.
Exemple concret
La Commission a ainsi réalisé une estimation pour un foyer de 4 personnes qui se chauffe entièrement à l’électrique. Si l’on se base sur les tarifs en vigueur, leur facture actuelle tournerait autour des 1700 euros à l’année. Avec le rattrapage du bouclier tarifaire, c’est 150 euros de plus qui leur sera alors demandé, sachant que ce montant ne servirait qu’à couvrir le rattrapage mais qu’il est possible qu’une nouvelle hausse des prix de l’énergie se rajoute à cette dépense. Autrement dit, la ponction dans le pouvoir d’achat, déjà réduit des Français, pourrait être plus qu’importante.
C’est donc la raison pour laquelle le gouvernement travaille actuellement sur un plan de lissage de cette hausse sur deux ou trois ans. Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Economie, s’est toutefois voulu rassurant et assure que les Français ne devront pas pallier avec leurs économies au besoin de financement engendré par le cumul du contexte de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix des énergies, sachant que le nouveau gouvernement d’Elizabeth Borne doit placer le pouvoir d’achat au cœur de ses réformes…
Quelques conseils pour réduire sa consommation d’énergie
Face à ces perspectives peu réjouissantes, il est possible d’agir dès maintenant sur sa consommation énergétique pour tenter de la réduire lorsque cela est possible. Sachez par exemple qu’une maison bien isolée permet de faire jusqu’à 25 % d’économies d’énergie car elle va mieux conserver entre ses quatre murs le chauffage et hiver et la climatisation en été si vous en possédez une. D’autant plus que la rénovation énergétique des logements est l’une des priorités du gouvernement et vous trouverez de nombreux dispositifs et aides de l’État (comme MaPrimeRénov’) qui pourront donner un coup de pouce à votre budget !
Autre conseil, essayez, dans la mesure du possible, de vous tourner vers des appareils électriques peu gourmands en énergie que vous repèrerez grâce aux étiquettes énergétiques, désormais obligatoires. Et si vous possédez des appareils consommateurs d’énergie, sachez qu’il existe des astuces pour maîtriser sa facture d’énergie, même avec un climatiseur.
Sources : la Voix du Nord, le Huffington Post