Pellets : l’industrie des granulés de bois ébranlée par des scandales !

Même si cette année est marqué par des pénuries et une difficulté à trouver des pellets de bois, notamment en raison de leur prix exorbitant, il s’agit pourtant d’une ressource qui, jusqu’à présent, valait le coup, que ce soit par son coût ou encore sa puissance calorifique, gage de confort thermique. Mais vous êtes-vous déjà demandé d’où provenaient les pellets que vous utilisez comme combustible dans votre poêle à granulés ? En effet, plusieurs enquêtes viennent de mettre en évidence que l’une des plus grandes entreprises de fabrication de pellets canadienne utiliserait des bois anciens plutôt que des résidus de bois pour créer les pellets. Nous enquêtons sur le sujet. D’autres articles similaires sont à retrouver dans notre rubrique actualités chauffage au bois. 

Zoom sur le scandale des pellets   

Nous vous expliquions la semaine dernière que la fabrication des pellets de bois permettait de valoriser les résidus des scieries ou des menuiseries en les compactant puis en les passant dans une presse afin d’obtenir les fameux granulés de bois. Toutefois, plusieurs journalistes britanniques se sont arrêtés sur la question de la déforestation liée à l’industrie des granulés de bois. En effet, quel est l’impact de ce mode de chauffage sur les arbres de notre planète ? 

C’est donc le sujet de deux récents reportages anglais. Et le constat est alarmant. En effet, au lieu d’utiliser les résidus de bois, l’une des plus importants entreprises de pellets du pays utiliserait donc des billots de bois (c’est à dire des bûches entières provenant de forêts) comme pellets de bois après un passage dans une usine thermique, alors même que l’entreprise serait subventionnée par le gouvernement sous le prétexte écologique de la valorisation du bois !

Quelle défense dans l’enquête ?

Comment cela est possible ? En réalité, la société mise en cause détiendrait ainsi une licence spéciale pour exploiter les forêts anciennes, alors même que leur zone d’exploitation se situe dans un secteur à risque de déforestation. Et la Wood Pellet Association of Canada, dont la société pointée du doigt est actuellement membre, n’a pas pu démentir ces informations. En effet, l’entreprise utiliserait bien des grumes, c’est-à-dire des troncs d’arbre qui possèdent encore leur écorce, mais seulement une variété spécifique qui serait de mauvaise qualité et donc inexploitable pour un autre usage…

Sachant que l’avantage des pellets était justement d’éviter la déforestation tout en valorisant des ressources inutilisées du secteur du bois, il est difficile d’ignorer ce constat alarmant. A ce jour, les journalistes des reportages estiment que 19 % des pellets de bois fabriqués par l’entreprise ne proviendraient pas de résidus de bois ce qui signifie qu’au moins un million de mètres cubes de grumes par an sont transformés directement en granulés de bois par cette société (et sûrement d’autres) !

Misons donc sur les alternatives en développement pour équilibrer la vente des granulés de bois avec par exemple le pellet de lin ou le pellet de chanvre !

Source : Neozone